Si un agent stresseur persiste, l’organisme va s’épuiser: on dit qu’il est débordé.

Notions essentielles:
Si les agents stresseurs sont trop intenses ou si leur action dure, les mécanismes physiologiques sont débordés et le système se dérègle. C’est le stress chronique.
Il peut entraîner des modifications de certaines structures du cerveau, notamment du système limbique et du cortex préfrontal. Cette forme de plasticité, dite mal-adaptative, se traduit par d’éventuelles perturbations de l’attention, de la mémoire et des performances cognitives.
Ces dérèglements engendrent diverses pathologies qui sont traitées par des médicaments dont l’effet vise à favoriser la résilience. La prise de ces médicaments, comme les benzodiazépines dans le cas de l’anxiété, doit suivre un protocole rigoureux afin de ne pas provoquer d’autres perturbations notamment une sédation et des troubles de l’attention. Certaines pratiques non médicamenteuses sont aussi susceptibles de limiter les dérèglements et de favoriser la résilience du système. Chaque individu est différent face aux agents stresseurs, le stress intégrant des dimensions multiples et liées.
Comment l’organisme réagit-il à la présence d’un agent stresseur permanent dans notre environnement ?
Plan du cours:
- 1-Les réactions de l’organisme face à un stress chronique
- 2-Les moyens de lutter contre un stress chronique
Schéma à connaitre:

Rappel: réactions physiologiques au stress aigüe





1-Les réactions de l’organisme face à un stress chronique



Quelles sont les conséquences neurologiques d’un isolement prolongé ?
1ere expérience: isolement de 24h
- On mesure le nombre de cellules en division dans l’hippocampe 35 jours après avoir enfermé des souris pendant 24h.
Résultats:



2e expérience: isolement pendant 3 mois
Les effets cliniques d’un isolement prolongé:
- perte de poids;
- taux de cortisone élevé;
- comportement anxieux;
- déficit de mémoire.
Protocole expérimental:
- Des rats sont isolés pendant 3 mois;
- Au bout de 3 mois, on les sacrifie et on fait des coupes de cerveau;
- On observe des neurones du cortex (et non du système limbique) pour comptabiliser le taux d’épines dendritiques.
Rappel: une épine dendritique est une excroissance des dendrites des neurones permettant de faire des contacts synaptiques entre neurones.


Bilan 1: Un stress prolongé, (on dit chronique) peut entraîner des modifications de certaines structures du cerveau, notamment du système limbique (perturbation de la division cellulaire) et du cortex préfrontal (diminution du nombre d’épines dendritiques). Cette forme de plasticité, dite mal-adaptative, se traduit par d’éventuelles perturbations de l’attention, de la mémoire et des performances cognitives.
Comment peut-on se sortir d’une situation de stress chronique ?
2 types d’approches:
- Classique: médicamenteuse par utilisation d’anxiolytiques;
- Douce: relaxation, yoga et méditation.
2-Les moyens de lutter contre un stress chronique
Les symptômes du stress chronique:
- perte de sommeil
- anxiété
- contraction musculaire incontrôlée
a-L’approche médicamenteuse:
- utilisation de molécules nommées Benzodiazépines
- 130 millions de boîtes vendues en 2012: est-ce la pilule du bonheur?
- objectif: la résilience
- effets indésirables: somnolence et dépendance.
Recherches sur les benzodiazépines:
- On utilise des rats à qui on administre 2 types de dosage de benzodiazépines : soit 9mg/kg soit 27mg/kg.
- On suit les taux plasmatique d’adrénaline
- Les rats sont d’abord dans leur cage habituelle puis déplacés dans une nouvelle cage = facteur de stress.

Le stress chronique est caractérisé par des contractions involontaires des muscles entraînant des tensions. Peut-on mettre en évidence un effet myorelaxant des benzodiazépines?
Expérience:
- injection de doses croissantes à des singes écureuils
- évaluation du degré de résistance à la flexion des membres postérieurs de l’animal

Comment peut-on expliquer l’effet des benzodiazépines sur le muscle?
Montage expérimental : dans la moelle épinière, les motoneurones sont soumis à 2 types de messages:
- excitateurs : grâce à l’acétylcholine
- et inhibiteurs: grâce au GABA




b-Les méthodes douces: relaxation, yoga et méditation
L’ASRM pour Autonomous Sensory meridian Response est une méthode de relaxation à la mode. Elle s’appuie sur des vidéos présentant des chuchotements, des tapotements et des mouvements des mains.
Étude:
- 112 patients volontaires
- une moitié regarde une vidéo d’ASMR
- l’autre moitié exécute une recette de cuisine
- On enregistre la fréquence cardiaque avant et après et on calcule alors le ralentissement de la Fc.

Le Yoga est connu depuis très longtemps pour ses effets positifs relaxant mais peut-on mettre en évidence un effet neurologique ?
Étude:
- 8 sujets, 60 minutes de Yoga
- 11 sujets: séance de lecture, même durée

Mindfullness : la méditation pleine conscience. C’est un état de conscience durant lequel l’attention est ancrée sur l’instant présent: un feu de cheminée, une balade en forêt… L’individu est concentré sur quelque chose et relaxé. On l’utilise aujourd’hui en milieu médical pour soigner les symptômes d’un stress chronique.
Étude:
- 27 patients ayant déclarés avoir été soumis à un stress pendant un mois
- en bonne santé par ailleurs
- on évalue le stress ressenti grâce à une échelle
- on évalue la densité de la substance grise de l’amygdale droite

Bilan 2:
Ces dérèglements engendrent diverses pathologies qui sont traitées par des médicaments dont l’effet vise à favoriser la résilience. La prise de ces médicaments, comme les benzodiazépines dans le cas de l’anxiété, doit suivre un protocole rigoureux afin de ne pas provoquer d’autres perturbations notamment une sédation et des troubles de l’attention. Certaines pratiques non médicamenteuses sont aussi susceptibles de limiter les dérèglements et de favoriser la résilience du système. Chaque individu est différent face aux agents stresseurs, le stress intégrant des dimensions multiples et liées.
Conclusion:
Pour faire face aux perturbations de son environnement, l’organisme est capable de s’adapter : il dispose d’un ensemble de réponses adaptatives, rassemblées sous le terme de stress biologique, qui permettent un comportement approprié à la situation. Le système nerveux est impliqué dans ces mécanismes physiologiques et interagit avec les autres systèmes biologiques de l’organisme. Il s’agit d’une réponse normale de l’organisme (stress aigu). À plus long terme, la structure et le fonctionnement du cerveau peuvent être perturbés(stress chronique). L’étude de l’exemple du stress permet de comprendre la notion de boucle de régulation complète en abordant la notion de rétrocontrôle, de discerner les liens entre les systèmes physiologiques (endocrinien, nerveux, immunitaire) et d’aborder la notion de résilience. Les élèves sont sensibilisés aux dangers des médicaments « anti-stress » et à l’existence d’alternatives non médicamenteuses pour gérer le stress.
TP:
Préparation grand oral:

