Une découverte historique: l’existence des virus

Document : Photo of a tobacco leaf with symptoms of tobacco mosaic virus.

 R.J. Reynolds Tobacco Company Slide Set — USDA Forest Service, http://www.forestryimages.org/browse/detail.cfm?imgnum=1402027

Récit d’une découverte étonnante

L’histoire de la recherche virale débute en 1883 avec Adolf Mayer, un scientifique allemand dont les travaux portaient sur les causes d’une maladie appelée la mosaïque du Tabac. Cette maladie retarde la croissance des plants de tabac et donne à ses feuilles une coloration tachetée, dite en mosaïque. Adolf Mayer découvrit d’abord le caractère contagieux en constatant qu’il pouvait la propager d’une plante à l’autre en aspergeant des plants sains avec la sève extraite de feuilles atteintes de la maladie. Il se mit à la recherche d’un microbe dans la sève infectée et n’en trouva aucun. Il en déduisit que des bactéries de dimensions réduites et invisibles au microscope optique causaient la maladie. Cette hypothèse fut en partie vérifiée dix ans plus tard par le russe Dimitri Ivanowsky qui fit passer la sève provenant de feuille de Tabac infectées à travers un filtre conçu pour éliminer les bactéries. Il s’avéra que, même après ce filtrage, la sève provoquait toujours la maladie. Ivanowsky continua à défendre l’hypothèse que des bactéries pathogènes provoquaient la mosaïque du tabac. Il croyait que ces bactéries étaient si petites qu’elles pouvaient passer à travers le filtre, ou bien qu’elles produisaient une toxine filtrable qui causait la maladie. Cette dernière possibilité fut écartée en 1897 par le microbiologiste hollandais Martinus Beijerinck qui découvrit que l’agent infectieux présent dans la sève filtrée possédait la capacité de se multiplier (une toxine est une protéine). Beijerinck aspergea les plants avec de la sève filtrée et après l’apparition de la maladie il utilisa leur sève pour contaminer d’autres plants, réalisant une série d’infections qui n’auraient pu se produire avec une toxine car elle aurait été diluée à chaque infection. L’agent pathogène avait dû se reproduire à chaque nouvelle infection pour conserver son pouvoir pathogène. Or, contrairement aux bactéries la recherche se heurtait à un curieux phénomène : l’impossibilité de cultiver cet agent pathogène sur un milieu de culture soit dans des éprouvette soit sur des boites de Pétri. On en déduisit que l’agent en question ne pouvait se multiplier qu’à l’intérieur de l’hôte qu’il infectait c’est-à-dire dans ses cellules : les virus sont donc des parasites intracellulaires obligatoires. Beijerinck postula l’existence d’une particule bien plus petite et plus simple qu’une bactérie, douée de la capacité de se multiplier mais seulement à l’intérieur d’autres cellules. Le scientifique américain Wendell Stanley confirma son hypothèse en 1935 en parvenant à cristalliser la particule infectieuse par diffraction aux rayons X aujourd’hui appelée Virus de la Mosaïque du Tabac ou VMT. Enfin c’est Rosalind Franklin qui en 1953 montra que ce virus ne possède qu’un brin d’ADN (le nôtre est un double brin), elle en détermina aussi l’emplacement. Plus tard, on a pu voir de nombreux virus à l’aide du microscope électronique. En somme, les virus ne constituent guère plus qu’un assemblage d’acide nucléique et de protéines emballés dans une coque protéique.

Source : Campbell, « Biologie », chapitre 17.

Description de cette image, également commentée ci-après

TMV Virus Author: T. Moravec. Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Virus_de_la_mosa%C3%AFque_du_tabac)

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